De nombreux savoir-faire sont exercés dans les métiers de la mode. Certains sont connus par le biais des métiers d’art, d’autres sont plus invisibles, mais bien réels et présents, dans les ateliers des usines. Tous participent à l’identité de la région où ils sont implantés.
Un savoir-faire qui disparaît c’est une technique qui se perd, mais ce sont aussi des personnes qui sont privées de leur emploi.
Les logiques économiques implacables menacent souvent ces métiers et ceux qui les exercent parce que le temps d’apprentissage est long, mais aussi, parce que celui de la fabrication dans lequel intervient la main de l’homme a un coût.
Quelles sont les pistes pour conserver ce patrimoine humain ?
Les labels et titres métiers
Ils donnent de la visibilité à l’entreprise et ses produits et participent à sa renommée notamment à l’export.
Le label EPV – entreprises du patrimoine vivant – par exemple se positionne clairement comme étant l’ambassadeur de l’excellence du « made in France ». Les maîtres d’art, les meilleurs ouvriers de France sont les garants de savoir faire et de leur maintien . Ceux qui certifient l’origine d’une région comme France Terre Textile (Vosges, Alsace, Nord, et Rhône-Alpes Auvergne) revendiquent une production en France, donc des emplois.
Tous attestent de la reconnaissance d’une qualité et d’un savoir-faire qui peuvent déclencher un achat responsable de la part du « consom’acteur ».
Prêter attention aux archives et au patrimoine historique des entreprises
Mettre à l’abri et organiser les archives d’une entreprise et écrire son histoire participent à la préservation des savoir-faire. Ordonner les documents d’archives mais aussi le parc des machines et des outils, conserver les brevets, écrire les procédés de fabrication sont des éléments qui font partie de la valeur marchande en cas de cession et de transmission de l’entreprise.
Une entreprise qui perdure dans le temps maintient des emplois.
L’engagement des entreprises
Certains grands groupes poussés par la nécessité et parce qu’ils ont besoin de sécuriser leurs approvisionnements ont racheté des entreprises aux savoir-faire précieux. D’autres entreprises plus petites rachètent des machines, récréer de l’activité et embauchent.
Soutenir la formation/apprentissage
Eviter la fermeture d’entreprises et la perte de savoir-faire rares par manque de relève est un risque bien réel. Les métiers de la main ont souffert d’un manque de reconnaissance pendant de nombreuses années. Cette tendance commence à s’inverser en raison des possibilités d’emplois que cela laisse entrevoir. Un engouement commence de se faire sentir chez les jeunes qui sont en recherche de sens et de passion pour leur activité professionnelle.
La mise en place de formations ayant la même valeur que les cursus classiques – littéraires ou scientifiques – serait indéniablement un plus. Citons l’exemple de l’Angleterre avec l’école « Plymouth school of creative arts » qui est déjà engagée dans ce chemin.
Créer de l’activité et donc de l’emploi à partir des savoir-faire, motive bon nombre d’associations d’insertion.
L’action des fédérations, unions et syndicats, institutions, etc… qui accompagnent les métiers sont aussi des facteurs importants pour soutenir les acteurs du secteur.