Fashion Revolution : l’éco-responsabilité de la mode avance à grands points.

Bannière réalisée par l-La fabrique idéale lors d'un atelier.

Bannière réalisée par La fabrique idéale lors d’un atelier.

Une mode responsable implique un changement profond et multilatéral tant les acteurs sont nombreux et les enjeux importants. Plus que jamais, il semble nécessaire d’ouvrir le dialogue afin que les gouvernements, associations, entreprises et citoyens travaillent ensemble pour repositionner les contextes, notamment sur la question des modèles économiques.

 Réfléchir à des solutions sur toute la chaîne de valeur pour une mode plus propre est non seulement une question urgente, mais aussi un devoir moral à l’égard des populations les plus pauvres qui sont les premières victimes.

 La Fashion Revolution qui s’est déroulée la dernière semaine d’avril dans 90 pays a été l’occasion d’une nouvelle sensibilisation sur ce sujet.

 

Un drame humain a réveillé les consciences.

 Le 24 avril 2013, un immeuble d’un faubourg de Dacca capitale du Bangladesh, abritant des ateliers de confection textile s’est effondré faisant 1135 morts et plus de 2000 blessés.

Cet immeuble, le Rana Plaza, construit sur un terrain meuble et sans permis pour ses derniers étages, n’a pas supporté les vibrations des machines à coudre.

Dans les gravats du bâtiment, des étiquettes de marques de mode internationales ont été trouvées, mettant en lumière auprès d’un large public les conséquences désastreuses de la fast fashion[1].

Depuis, la mobilisation ne faiblit pas et une forte demande se maintient pour demander aux marques d’engager de façon croissante leurs responsabilités. Les consommateurs sont de leur côté, incités à accompagner ce changement à travers leurs actes d’achat.

Rappelons que la mode qui emploie environ 75 millions de personnes dans le monde – dont 80% sont des femmes entre 18 et 35 ans – est aussi la seconde industrie la plus polluante avec des conséquences environnementales et humaines.

Rappelons aussi que la seule raison de fabriquer au Bengladesh est le bas coût de la main d’œuvre car les infrastructures restent très mauvaises.

L’urgence de maintenir une vigilance et de mettre en avant les solutions alternatives existantes n’est plus à démontrer.

 

La Fashion Revolution, qu’est-ce que c’est ?

 Depuis l’accident dramatique du Rana Plaza, un collectif international, Fashion Revolution, a été créé à l’initiative de la créatrice Carry Somers. Il rassemble une multitude d’acteurs travaillant dans la mode qui s’associent à un public plus large pour amener cette industrie vers le respect de l’environnement et la valorisation des personnes, incluant également la question d’une meilleure répartition des profits.

L’évènement éponyme de ce collectif, dont la durée est passée en quatre ans d’une journée à une semaine, permet avec la mise en place de nombreuses initiatives, de se poser les bonnes questions et de s’informer tant sur les dommages que sur les avancées.

Une attention est particulièrement portée sur la question de la transparence de la chaine de valeur.

Le hashtag,  #WhoMadeMyClothes, a largement été relayé sur les réseaux sociaux.

Une action simple et visuelle où chacun(e) a pu poster une photo d’un vêtement de sa garde-robe pour demander à la marque qui l’a confectionné d’informer clairement sur les conditions de fabrication du vêtement.

À l’inverse les marques sensibles et engagées dans des processus plus vertueux peuvent avec le hashtag, #ImadeYourClothes apporter des informations.

La ville de Paris, a été un des lieux où la semaine de sensibilisation a été très active. Conférences et tables rondes, ateliers, projection du film « The true cost[2] »… des activités et rencontres pour tous les publics et tous les goûts.

 

Le sujet de la complexité de la chaîne de valeur a été largement abordé.

Celle-ci fait intervenir un grand nombre d’acteurs à un niveau international. Cela accentue les risques et a un impact environnemental important, entre autres, avec le transport des nombreuses marchandises que nécessite la confection d’un vêtement.

L’agriculteur et la matière première qu’il fournit constituent une première étape qui a déjà ses problématiques. Le coton par exemple, utilise beaucoup d’eau ainsi que des pesticides et son cours varie en fonction des récoltes.

S’ensuivent la filature et le tissage, puis l’ennoblissement du textile dont la teinture qui demande aussi de l’eau, et de l’énergie pour la chauffer, et des colorants chimiques.

Certes la teinture naturelle se développe de plus en plus mais elle ne deviendra jamais industrielle pour préserver les plantes qui servent de colorants.

Se rajoutent toutes les fournitures annexes comme les fermetures à glissières, les boutons, les galons … pour lesquelles il faudrait dans l’idéal s’assurer de l’écoconception.

Couper et coudre les vêtements nécessite beaucoup de main-d’œuvre et certains pays se sont industrialisés avec la confection car cela génère beaucoup d’emplois.

Lorsqu’une marque fait un réassort rapide, ce n’est pas sans conséquence car cela entraine la mise en place de sous-traitance difficilement identifiable. En effet, l’usine avec laquelle elle travaille fera appel à d’autres manufactures (qui peuvent être informelles) pour répondre à la commande.

En fin de course, il y a le transport et ses camions traités chimiquement contre les insectes et la putréfaction.

Le retour au local pour contrôler la chaîne de production prend tout son sens mais demande – pour ce qui concerne la France – de redévelopper certaines industries.

Beaucoup de solutions sont évoquées : ne pas surproduire pour ne pas déstocker, travailler avec les matières premières de son périmètre, éduquer le consommateur pour qu’il patiente. Mais aussi, connaître les ateliers de confection, les visiter, s’engager avec eux pour leur fournir du travail, les payer au juste prix, c’est-à-dire, celui qui inclut une sécurité pour les travailleurs).

 

L’indispensable nécessité de l’encadrement par des lois.

 En février 2017, une loi relative au devoir de vigilance a été adoptée par l’Assemblée nationale sous l’impulsion d’une large coalition d’ONG et de syndicats, et du Collectif Ethique sur l’étiquette.

Désormais, les entreprises multinationales, donneurs d’ordres, de plus 5000 salariées en France ou plus de 10000 à l’international, ont l‘obligation, sous peine de sanction, de publier un plan de vigilance indiquant les mesures qu’elles prennent pour identifier et prévenir les risques et impacts négatifs sur l’environnement et sur les droits humains que pourrait occasionner leur activité.

Concrètement, il leur incombe de vérifier les méthodes de travail de leurs sous-traitants mais aussi d’instaurer des pratiques permettant à ces derniers de travailler dans des conditions adéquates. Cesser de faire pression sur les délais de production ou sur les prix par exemple, même si cela implique de faire le choix économique de réduire les marges.

Concrètement, cela concerne 150 multinationales françaises.
Cette loi, visant à contraindre les entreprises par la législation, si imparfaite soit-elle – car largement allégée par rapport au texte initial – doit maintenant être portée à un niveau européen et international.


Le chemin semble encore long mais des efforts sont notables pour beaucoup de marques et de nouveaux acteurs émergent. Certaines marques consacrent des budgets conséquents pour améliorer leurs chaînes d’approvisionnement, d’autres corrigent leurs processus lorsqu’un dysfonctionnement leur est signalé. Pour d’autres l’éco-responsabilité est partie prenante de leur modèle économique. Ce qui est certain est que toutes les entreprises qui font des efforts y gagnent en notoriété.

 

Quelles alternatives pour adopter un comportement d’achat plus responsable ?

 Ce qui sous-tend cette question est souvent le prix de la mode éthique qui reste élevé.

Même si l’offre est de plus en plus développée et attractive, la problématique du pouvoir d’achat est réelle. Consommer moins pour consommer plus intelligemment est une des réponses.

Une autre est de se tourner vers le local et s’intéresser aux savoir-faire. Les nouvelles marques qui arrivent sur le marché ont une l’histoire à raconter et tentent courageusement de répondre aux standards du marché (une mode trendy, une offre et un prix accessible).

Et pour les fashion addicts qui aiment changer souvent de garde robe, de nombreuses solutions alternatives existent telles que la location de vêtements, la seconde main, le recyclage, les vide dressing.

 

Les écoles ont un rôle à jouer sur plusieurs plans.

Celui de la sensibilisation et de l’information auprès des étudiants pour que ceux-ci comprennent les vrais enjeux et sachent faire la différence entre le green washing[3] et la réalité.

Mais aussi en mettant en place des formations pour apprendre aux étudiants ce qu’implique la création d’une marque de mode responsable (comment et avec qui construire sa chaîne d’approvisionnement, quels sont les moyens de vérification, comment calculer son impact environnemental ?)

 

Pour en savoir plus et rester informé :

 Fashion Revolution donne beaucoup d’informations et permet de télécharger Fashion Transparency Index 2017 regroupant les politiques, pratiques et impacts sociaux et environnementaux de 100 des plus grandes marques mondiales de mode :

Collectif éthique sur l’étiquette, un collectif pluri-acteurs qui œuvre pour le respect des droits humains au travail dans le monde et la reconnaissance du droit à l’information des consommateurs sur la qualité sociale de leurs achats : http://www.ethique-sur-etiquette.org

Campagne DETOX de Green Peace, vise à débarrasser le textile des produits toxiques : https://greenpeace.fr/tags/detox.

 

 

[1] Expression anglo-saxonne utilisée pour désigner le renouvellement, le plus rapide possible, des collections d’articles de la mode vestimentaire. Le fast fashion concerne le plus souvent des produits à prix peu élevés et qui ne sont pas destinés à être conservés d’une saison sur l’autre par l’acheteur.

Source : http://www.e-marketing.fr/Definitions-Glossaire/Fast-fashion

[2] https://truecostmovie.com

[3] Expression désignant un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation dans le but de se donner une image écologique responsable. La plupart du temps, l’argent est davantage investi en publicité que pour de réelles actions en faveur de l’environnement. Source wikipedia.

Une promenade ressourçante dans un jardin de sculptures végétales

Crédit Photo Laurence Aguerre

Laurence Aguerre est une artiste qui façonne le textile avec adresse et le transforme tout en finesse en fleurs aériennes et gracieuses. Même si les techniques sont exigeantes, elle aime explorer les infinies possibilités qu’elles lui offrent.

 

 L’histoire

Son lien avec le textile date de son enfance passée dans un village assez isolé. À l’école le samedi matin, la mère d’une élève, couturière, lui apprend la broderie et le crochet. À la maison, c’est son père qui l’initie au tricot. Ces travaux d’aiguille la passionnent immédiatement et le maniement des fils et des tissus s’installe durablement dans sa vie.

C’est encore vrai plus tard, lorsque des études commerciales tout à fait conventionnelles la conduisent chez Marithé et François Girbaud, une marque connue pour avoir révolutionné le jean dans les années 1980.

Si elle y est responsable de l’administration des ventes, elle est néanmoins baignée dans l’univers foisonnant de deux amoureux des matières et des techniques innovantes[1].

Au départ, un peu brusque de cette maison, elle s’interroge : « quelle est ma priorité ? »

 

Le virage

Le textile s’impose naturellement comme le fil conducteur de la marque de bijoux qu’elle crée. Même si c’est une réussite, elle l’abandonne assez vite se sentant limitée par les contraintes techniques inhérentes à l’exercice.

Suite à son admission, ardemment souhaitée, à l’École supérieure des arts appliqués Duperré[2], elle entreprend l’apprentissage des techniques textiles, puis en seconde année elle choisit de travailler sur le thème du jardin. Ainsi naissent les premières fleurs.

Celles-ci remportent un tel succès auprès des membres du jury lors de la présentation de projet de fin de formation qu’elles sont exposées au salon « l’aiguille en fête »[3].

Depuis lors, cette matière textile, qu’elle a eu sous la main enfant et qui la suivait partout « parce qu’il ne fallait pas grand-chose », l’emmène sans cesse sur de nouveaux chemins.

Acquérir puis conserver des tissus et des fils pour un projet qui les mérite est une petite manie qui lui ouvre des champs d’expérimentation.

 

L’alchimie

Laurence Aguerre ne dessine pas ses fleurs avant de les réaliser. L’idée nichée dans sa tête est retranscrite directement dans l’ouvrage avec la liberté de se laisser guider par l’esthétique produite. Parfois quelque chose qu’elle estime imparfait voire raté donnera naissance à un autre projet.

Le toucher, la couleur, la technicité du tissu et la sensation tactile qu’il produit nourrissent son imagination.

C’est le subtil assemblage d’une idée, d’une technique et d’une ou de plusieurs matières qui feront une pièce réussie.

 

La nature et ses fleurs sont une source d’inspiration même si dans son travail elle ne cherche pas à les reproduire. C’est le regard qu’elle pose sur les végétaux qui va les sublimer.

Parfois un fil magnifique va donner naissance à une fleur, parfois c’est une technique qui va guider l’ouvrage et inviter à progresser.

« II faut prendre le temps de tester les matières et savoir observer où elles mènent » précise-t-elle.

Tisser, tresser, crocheter, enrober, teindre, faire de la dentelle sont autant de techniques au service de la création.

Certaines empruntées à un autre secteur de l’artisanat comme la vannerie s’avèrent intéressantes car elles permettent de mettre en volume.

 

Le reflet

Son travail est le reflet de sa sensibilité.

Elle a une vraie volonté de mettre de la douceur dans ses créations, celle que l’on ne retrouve pas dans le monde réel et il lui arrive de penser à l’émotion que susciteront ses fleurs chez ceux qui les contemplent.

Elle reconnaît vouloir transmettre, quelque chose qui apaise et permette de se ressourcer comme on le ferait en se promenant dans la campagne.

Lorsque ses fleurs dansent au moindre souffle d’air, cela génère une atmosphère un peu magique de calme et de tranquillité. Elles deviennent comme dans la nature, légères et en mouvement.

L’idée de la légèreté est un point qui reste constant dans son processus créatif, même si les couleurs, parfois plus soutenues, apportent de la gaité.

 

L’avenir

Hier, si elle n’avait pas le temps de broder elle avait l’impression d’avoir raté sa journée.
Aujourd’hui, ce besoin de faire est un accomplissement qui a donné une toute nouvelle dimension à sa vie et elle considère très noble de s’épanouir dans un métier manuel.

La création lui a révélé une richesse non exploitée, sagement niché dans un coin de son être et a mis en lumière des ressources insoupçonnées.

Demain, les champs d’investigations qu’elle compte bien emprunter sont infinis et lui ouvriront sans aucun doute de nouvelles

portes.

Les sculptures textiles de Laurence Aguerre seront exposées :

« Le Paris des Talents » – Hôtel de Ville de Paris – 22 Novembre -31 Décembre 2016

(exposition collective à l’occasion des 10 ans des Ateliers de Paris)

« Le Carrousel des Métiers d’Art » – Stand des Ateliers de Paris – Paris Carrousel du Louvre – 1er au 4 Décembre 2016

Vous pouvez aussi vous rendre sur le site : http://www. laurenceaguerre.paris

[1] Marithé et François Girbaud ont été les premiers à utiliser découpe laser et les soudures à ultrason.

[2] L’école Duperré est l’un établissement public pour les métiers du design, de la mode et de la création :  http://duperre.org

[3] L’aiguille en fête est un salon annuel dédié au DIY et destiné aux passionnés du fil et de l’aiguille : http://www.aiguille-en-fete.paris/fr/accueil/

La Fabrique Nomade : pour une valorisation des savoir-faire des artisans migrants

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Il est de certaines rencontres comme de certains livres : elles vous impactent tant que vous voulez les partager.

La Fabrique Nomade est une idée incroyablement généreuse, utile et porteuse de sens.

L’objectif de l’association est de favoriser l’insertion professionnelle d’hommes et de femmes migrants grâce à leurs savoir-faire artisanaux.  

Bien plus que cela, son action vise à modifier le regard que nous portons sur les populations réfugiées.

Le choix d’accompagner les autres dans leur parcours de vie.

Inès Mesmar, la fondatrice de La Fabrique Nomade, a toujours été ouverte aux autres et au monde. Ethnologue de formation, elle a auparavant travaillé sur la question des réfugiés palestiniens au Liban. S’en est suivi un parcours riche d’expériences et d’expertises avant qu’elle se lance dans un nouveau défi.

Un projet qui prend sa source à partir de deux émotions. 

La première est une reconnexion avec les odeurs et les bruits de son enfance lors d’un séjour dans la médina de Tunis (Tunisie), ceux de l’artisanat.

La seconde est de découvrir que sa maman, brodeuse dans son pays d’origine, n’avait jamais exercé son métier à partir du moment où elle est arrivée en France. Cet effacement de son histoire, comme un non-dit l’a tant bouleversé qu’elle interroge autour d’elle et se rend compte que ce cas n’est pas isolé.

Elle fait le parallèle avec les réfugiés d’aujourd’hui et le projet de la fabrique nomade s’impose comme une évidence.

Détecter les savoir-faire et ceux qui les exercent.

La quête des précieux talents a alors commencé. Où les trouver ? Lesquels sont réellement présents ? Ceux qui les détiennent auront-ils envie de les exercer à nouveau ?

À leur arrivée en France, les migrants sont supposés faire un bilan de compétences.  Curieusement, on n’en trouve pas les données. Impossible donc d’avoir des informations de ce côté là.

La demande d’Inès arrive aux associations d’aide aux réfugiés. Elles connaissent bien leur public et vont l’aiguiller vers les personnes qui ont exercé des métiers artisanaux dans leur pays d’origine.

Les savoir-faire recherchés sont l’ébénisterie, la céramique, la broderie ainsi que le travail du métal et du cuir, pratiqués par aussi bien par des hommes que par des femmes.

Les critères sont précis pour garantir la viabilité du projet :

la maitrise du savoir-faire, avoir conservé la passion de son métier pour pouvoir dépasser les embuches qui vont à coup sûr se présenter sur le parcours et être dans une situation relativement stable (pour avoir l’énergie disponible de s’engager dans ce projet).

La rencontre avec Yasir, céramiste, venu du Soudan, a été déterminante car il est le premier artisan à s’être engagé dans la fabrique nomade. Ses 25 années d’expérience professionnelle dans son propre atelier de poterie ne lui étaient d’aucune utilité sur le chantier de réinsertion où il avait été placé.

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Crédit photo : la Fabrique Nomade

Laisser l’humanisme s’exprimer, à contre-courant des habitudes humanitaires.

Communément en France on oriente les migrants vers les secteurs sous tension que sont le bâtiment, la restauration ou le nettoyage. A croire que leur entrée en France est uniquement conditionnée par nos besoins en l’occurrence pour occuper des emplois laissés vacants car à forte pénibilité et sous-payés.

Laissant de côté ces habitudes, la Fabrique Nomade va s’intéresser à ce qu’ils ont fait avant.

Plutôt que de les balloter d’un emploi à un autre, ce projet vise, à encourager une autre voie, plus humaine qui permet à ces personnes de reprendre leur vie en main à partir de leur histoire personnelle.

Au-delà des idées reçues, notamment celles que véhiculent certains médias, il semble important de montrer que les migrations apportent aussi du dynamisme économique.

Le partage de compétences et les apports réciproques sont également bien réels car les artisans de tout pays savent se réunir autour de valeurs universelles des savoir-faire manuels.

La Fabrique Nomade : un nom au service du sens du projet.

Nomade, parce que ce projet concerne des personnes qui en quittant leur pays, ont emporté leurs savoir-faire avec eux. Cet esprit de mobilité est aussi présent parce que les ateliers où ils vont exercer en France se trouvent dans plusieurs lieux. Nomade signifie aussi aller dans d’autres espaces à la rencontre de nouvelles personnes.

Une revalorisation qui facilite l’intégration et qui conduit vers l’autonomie.

Aujourd’hui Yasir est à même d’animer des ateliers pour transmettre son artisanat.

Ainsi il change de posture, il devient celui qui donne et non plus celui qui reçoit et est en capacité de tisser du lien social.

Il est rémunéré pour ces animations et dans le futur il pourra être salarié de l’association.
Une collection pilote regroupant des objets créés par plusieurs artisans pourra être réalisée.

La fabrique nomade s’occupera de la distribution dans des points de vente.

Une production « fait-main » qui aura la trace de leurs créateurs et représentera les intentions solidaires que les êtres humains savent s’apporter.

L’idée est qu’au fil du temps Yasir et ses compagnons de route prennent leur envol en douceur vers leur propre structure.

Pour en savoir plus : http://lafabriquenomade.com

Vous pouvez retrouver l’article sur Pressenza : http://www.pressenza.com/fr/2016/09/fabrique-nomade-valorisation-savoir-faire-artisans-migrants/

Le musée de l’éventail en quête d’un nouveau lieu

thumb_IMG_2107_1024Juste avant la fermeture des portes du musée de l’éventail et espérons le, sa réouverture prochaine, nous avons rencontré Anne Hoguet, qui représente la quatrième génération d’une famille qui perpétue l‘art de la fabrication d’éventails. 

L’histoire de cette entreprise familiale remonte à la fin du 19ème siècle et a pour cadre la commune de Sainte Geneviève dans l’Oise. Joseph Hoguet ouvre un atelier de montures d’éventails. C’est ce que l’on appelle la tabletterie.

Lui succèdera son fils Marius lui-même suivi de son fils Hervé, le père d’Anne Hoguet.

En 1960, ce dernier rachète – avec l’objectif d’avoir l’activité complète – une entreprise qui fabrique la feuille, laquelle habille la monture de l’éventail. Celle-ci s’installera 2 boulevard de Strasbourg dans le 10ème arrondissement de Paris et y restera jusqu’à aujourd’hui.

Le lieu, unique en son genre, est le dernier qui abrite un des métiers rappelant le Paris de la Belle Epoque et ses music-halls. Il fut un temps où toutes les activités liées au théâtre et à la mode étaient dans ce quartier. Il était fréquent d’y croiser des éventaillistes, mais aussi des perruquiers, des plumassiers, les chapeliers.

Le musée est ouvert en 1993, pour protéger l’activité menacée de disparition, l’éventail, paravent de la pudeur, étant devenu désuet. Une de ses salles est classée monument historique gage du sérieux de cette préservation. Cela implique pour son déménagement, même si pour le moment le nouveau lieu reste inconnu, de démonter et mettre à l’abri les meubles, les boiseries, les tentures murales au décor de fleurs de lys.

La particularité est d’avoir dans le même lieu le musée et l’atelier. Le musée abrite les archives produits, les dessins, les outils et toute l’histoire de l’entreprise. L’atelier répond à des commandes de restauration et de création pour les maisons de haute couture, l’opéra, le théâtre et le cinéma.

La tabletterie reste produite dans les ateliers de l’Oise jusqu’à leur fermeture en 1994 en raison des machines outils qui prenaient de la place, étaient bruyantes et produisaient de la poussière.

Les matières employées pour les montures sont extrêmement variées comme les différentes nacres, la burgau, l’écaille de tortue, l’os, la corne et les bois précieux.  Le travail consistait à façonner cette matière pour produire la forme, la sculpter, l‘ajourer ou encore y incruster de l’or.

Pour l’habillage on utilise des tissus comme la soie, l’organza, le dentelle et bien sûr la plume. La peau est aussi employée tout comme le papier même si celui-ci donne un résultat plus commun.

Restaurer ou produire un éventail nécessite quelques qualités et aptitudes comme la patience et la minutie. Les mains doivent être habilles et le geste adroit pour respecter la matière. Il est préférable d’avoir fait une école d’art appliqué pour apprendre et comprendre la matière mais aussi le dessin pour être en capacité de réaliser une esquisse précise et réaliste d’un projet.

Pour notre hôtesse, dernière maîtresse des lieux, la question de la vocation ne s’est pas vraiment posée. Lorsqu’elle a eu 14 ans, Anne Hoguet a tout simplement été emmenée dans l’histoire familiale et a fort heureusement a développé le goût pour le métier et la création. Au décès de son père, elle choisit d’assumer la responsabilité de perpétuer ce métier rare.

Ses nombreuses connaissances ont été récompensées par sa nomination en 1994 en tant que Maître d’Art par le Ministère de la Culture et son entreprise reçoit en 2006 le label Entreprise du Patrimoine Vivant.

Aujourd’hui, elle a toujours le souhait de faire perdurer l’activité avec une réouverture dans un lieu où elle pourrait se dédier à son art d’éventailliste et à transmettre son savoir-faire. Tout en étant dans un même lieu pour maintenir le lien entre l’activité et son histoire qui existe de fait, le musée pourrait être délégué en vue de se développer à la hauteur du trésor qu’il détient.

Vous vous en doutez, le moment qu’elle vit est à l’image de ses éventails, délicat.

Aussi, si vous souhaitez lui faire un parvenir un mot d’encouragement, je me ferais le messager pour  lui communiquer une compilation de vos soutiens.

Marie-Laurence Sapin – mlsapin.fr – marielaurencesapin@gmail.com

Quel bénéfice pour le client d’une entreprise de savoir que celle-ci a des archives organisées ?

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Il y a quelques temps au cours de mes démarches pour faire connaître mon offre de service, j’ai contacté un fabricant de tissu.

Son dirigeant a écouté mon argumentaire sur la nécessité de préserver et de capitaliser son patrimoine – des tissages dans son cas – et m’a demandé ce que cela allait apporter à son client.

Cette excellente question mérite que l’on s’y arrête.

Avoir des archives organisées permet de gagner du temps de réponse.

L’entreprise est en capacité de proposer à son client une réponse rapide, organisée et multiple (images, caractéristiques techniques, options de couleurs, etc.).

 

Avoir des archives organisées est un gage de sérieux.

Une entreprise qui a la mémoire de ses techniques de tissage, qui l’enrichit et peut partager ce savoir-faire avec ses clients, rassure. Elle est aussi capable de reproduire, de transformer et d’améliorer ses tissages en exploitant son passé.

 

Avoir des archives organisées est un service en plus.

Conserver les dessins de ses clients pour pouvoir faire une recherche d’antériorité est un service supplémentaire.

Chaque client pourra venir plonger dans ses anciennes créations et s’en inspirer pour en créer de nouvelles.

Bienvenue au Kiosque

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Traditionnellement un kiosque est une petite boutique qui vend des journaux ou un édicule dans un jardin servant d’abri aux joueurs de musique les soirs d’été.

Celui-ci abritera mes vagabondages autour des savoir-faire. Vous y trouverez des articles, des partages, des contributions, des nouvelles, des coups de cœur, des choses vues, lues ou entendues et surtout des rencontres.

Il sera aussi une trace du périple qu’est la création d’une activité autour de la préservation, valorisation et transmission des savoir-faire.

Le kiosque pourra aussi recevoir des contributions extérieures sur des thématiques similaires ou proches. N’hésitez pas à me communiquer vos propositions.

Marie-Laurence

 

 

 

 

 

MON OFFRE

ARCHIVES ET CONSERVATION DU PATRIMOINE VIVANT

Transformer les savoir-faire de l’entreprise en valeur ajoutée.

  • Rechercher et ordonner les documents relatifs à l’histoire et aux savoir-faire de l’entreprise.
  • Les répertorier et obtenir une vision complète des archives. Cette évaluation permettra de décider des actions de valorisation.
  • Les sécuriser pour éviter leur dispersion et leur perte.
  • Les mettre à la disposition des différents acteurs de votre entreprise pour un usage immédiat.
  • Des stylistes, pour stimuler la création en s’inspirant du passé.
  • Du service marketing pour réfléchir sur le territoire de marque visant et s’ouvrir de nouveaux marchés.
  • Du service relations publiques et presse pour leurs outils de communication.
  • Du service relations humaines pour le contenu des formations et partager avec les salariés la culture de l’entreprise.

– Effectuer des recherches documentaires et des enquêtes terrain pour retrouver des documents manquants et apporter un complément d’informations sur l’histoire de l’entreprise.

– Archiver la mémoire orale pour conserver l’historique des savoir-faire en recueillant la parole de ceux qui les ont exercé.

Chaque mission se conclut par un rapport comprenant une synthèse de l’audit, une analyse swot, des propositions d’actions de valorisation du patrimoine.

PRÉSERVATION ET TRANSMISSION DES SAVOIR-FAIRE

Sécuriser les métiers en voie de disparition, anticiper leur transmission, et favoriser la collaboration entre les détenteurs de savoir-faire traditionnels et les nouveaux créateurs.

Réaliser des enquêtes terrain pour identifier les besoins, motivations et contraintes concernant la préservation et la transmission des savoir-faire.

Identifier les savoir-faire à préserver prioritairement, les postes de travail et les métiers que cela concerne.

– Décrire les processus techniques des savoir-faire à l’aide de différents outils (écriture, schémas visuels, photo, vidéo) pour :

  • – les conserver,
  • – les transmettre aux apprentis et élèves,
  • – les mettre à la disposition de nouveaux créateurs, designers, stylistes, etc…,
  • – mettre en valeur le travail des gestes dans les outils de communication.

VALORISATION ET COMMUNICATION

Promouvoir les savoir-faire, valoriser le travail des artisans en leur donnant la parole, renforcer l’attractivité des métiers pour susciter de nouvelles vocations.

Augmenter en visibilité

  • Réalisations vidéo : vidéo-métier *, vidéo promotionnelle ou vidéo reportage.
  • Aménagement de parcours de visite d’ateliers à destination d’amateurs curieux.
  • Organisation de work-shop collaboratifs.
  • Communication éditoriale :
    • Interne : articles pour journaux d’entreprise.
    • Externe : communiqués de presse, plaquettes, site web ou blog.

* Caroline de Tugny, artiste brodeuse : https://vimeo.com/home/myvideos

Média training

  • Préparation à la prise de parole en public et à la technique d’interview.
  • Accompagnement à la construction du discours pour rendre accessible un métier technique à un public non spécialisé.

Vous êtes un centre de formation ou un jeune créateur ?

Vous êtes un centre de formation et vous voulez renforcer l’attractivité des métiers de la mode et du textile pour susciter de nouvelles vocations.

Pour cela il est possible de faire des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes générations par :

  • Vidéos métiers.
  • Visites d’ateliers avec expérimentation concrète.
  • Interventions des artisans dans les écoles.
  • Communication sur les possibilités de carrières.

Vous êtes jeune créateur de mode et votre budget ne vous permet pas de rémunérer un/une modéliste expérimenté.

Je vous conseille sur les retouches à effectuer :

  • En vous accompagnant au moment de l’essayage du prototype tissu sur mannequin vivant .
  • En révisant avec vous le volume de votre vêtement pour qu’il corresponde à ce que vous avez imaginé et dessiné.
  • En contrôlant le bien aller de votre vêtement en fonction de la réaction matière.
  • En vous expliquant comment procéder pour faire les retouches sur le patronage.

PRÉSERVATION ET TRANSMISSION DES SAVOIR-FAIRE

Sécuriser les métiers en voie de disparition, anticiper leur transmission, favoriser la collaboration entre les détenteurs de savoir-faire traditionnels et les nouveaux créateurs.

Réaliser des enquêtes terrain pour identifier les besoins, motivations et contraintes concernant la préservation et la transmission des savoir-faire.

Identifier les savoir-faire à préserver prioritairement, les postes de travail et les métiers que cela concerne.

– Décrire les processus techniques des savoir-faire à l’aide de différents outils (écriture, schémas visuels, photo, vidéo) pour :

  • – les conserver,
  • – les transmettre aux apprentis et élèves,
  • – les mettre à la disposition de nouveaux créateurs, designers, stylistes, etc…,
  • – mettre en valeur le travail des gestes dans les outils de communication.

ARCHIVES ET CONVERSATION DU PATRIMOINE VIVANT

Transformer les savoir-faire de l’entreprise en valeur ajoutée.

  • Rechercher et ordonner les documents relatifs à l’histoire et aux savoir-faire de l’entreprise.
  • Les répertorier et obtenir une vision complète des archives. Cette évaluation permettra de décider des actions de valorisation.
  • Les sécuriser pour éviter leur dispersion et leur perte.
  • Les mettre à la disposition des différents acteurs de votre entreprise pour un usage immédiat.
  • Des stylistes, pour stimuler la création en s’inspirant du passé.
  • Du service marketing pour réfléchir sur le territoire de marque visant et s’ouvrir de nouveaux marchés.
  • Du service relations publiques et presse pour leurs outils de communication.
  • Du service relations humaines pour le contenu des formations et partager avec les salariés la culture de l’entreprise.

– Effectuer des recherches documentaires et des enquêtes terrain pour retrouver des documents manquants et apporter un complément d’informations sur l’histoire de l’entreprise.

– Archiver la mémoire orale pour conserver l’historique des savoir-faire en recueillant la parole de ceux qui les ont exercé.

Chaque mission se conclut par un rapport comprenant une synthèse de l’audit, une analyse swot, des propositions d’actions de valorisation du patrimoine.